homélie de l’Assomption


Prédication Frère Walter Yesid Rivero Florez, dominicain

 

Dans cette célébration, je voudrais réfléchir à deux choses.

1. L’évangile est en Marie.

Ce passage d’Evangile fait suite au récit de l’Annonciation : l’Ange Gabriel est venu apporter la bonne nouvelle de la naissance de Jésus et transmettre à Marie l’appel du Très-Haut. Cela veut dire que la liturgie de ce jour de fête est en effet une liturgie de résurrection. Le livre de l’Apocalypse dévoile la victoire définitive du Christ ressuscité sur les puissances du mal et de la mort.

Célébrer l’Assomption de la Vierge Marie, c’est faire mémoire, pour annoncer l’Evangile, du fait que par Marie le Fils de Dieu est entré dans le monde, et par Jésus ressuscité, Marie entre dans le monde nouveau de la Résurrection.

Un signe qui attire mon attention, c’est le signe de la « Femme ayant pour manteau le soleil ». Nous pouvons voir dans ce signe l’image de la Vierge Marie, la Femme, qui mit au monde un Fils, un Fils qui serait le Berger de toutes les nations. C’est pour cela que le signe de la Femme nous dit que Marie enfante la vie pour la lumière d’une aube sans fin. Marie est le signe de la vie parmi nous.

2. Marie, première apôtre

Bénie soit la femme qui se livre de tout son être à la vie, à Dieu ! C’est de Marie que nous recevons l’exemple dans notre chemin apostolique.

Marie est avec nous où se trouvent la vie et la mort, l’amour et l’orgueil, la peur et la liberté. Ici se livre le combat dans lequel s’enfante notre résurrection. Notre terre connaît la douleur de sa genèse. Tout en nous crie vers Dieu.

L’Eglise trouve en Marie les symboles de la maternité et de l’apostolat. Elle brille comme un signe d’espérance pour toute l’humanité en marche vers le Royaume. Notre Mère Marie en son Assomption exprime de manière lumineuse ce que  nous espérons, ce vers quoi nous marchons. Marie, l’apôtre, nous montre la vocation apostolique de l’Eglise ; Eglise qui dans sa mission de témoignage est confrontée et mise en doute. Marie, une simple paysanne galiléenne, est l’image du premier apôtre capable de prêcher le Royaume de Dieu. L’apôtre Marie entretient l’espérance de l’humanité accablée et dans la douleur. L’apôtre Marie réalise ainsi le but pour lequel Dieu a créé et sauvé les hommes, c’est-à-dire la vie en communion avec Lui. En la fêtant, nous les croyants, contemplons le gage de notre propre destin si nous faisons le choix de nous unir à notre tour au Christ. Cette contemplation renforce enfin la confiance dans l’intercession de Marie : la voilà toute disponible pour « guider et soutenir l’espérance de son peuple qui est encore en chemin ». Cela veut dire que Marie est l’image apostolique par excellence de l’Eglise à venir.

En chantant notre action de grâce, nous n’oublions pas qu’en Elle, le Christ confirme sa propre victoire sur la mort. Heureuse celle qui a cru, parce qu’elle annonce la Bonne Nouvelle, pas seulement avec les mots qu’elle peut dire, mais par tout son être : « En Elle est celle qui est l’Evangile en personne ».